pot pourri du week-end
Que fait on dans
ce cas là ? On appelle les moines pour qu’ils bénissent les lieux. Offrandes
et prières toute la journée.
Les moines sont
venus la veille pour installer l’autel composé de sculptures représentant les
symboles bouddhistes ainsi que des têtes de yaks faits de beurre et de tsampa qui
ont été place dans un soucis esthétique.
Dans les cuisines
c’était l’effervescence. Il fallait nourrir la dizaine de moine. Le déjeuner, le
trois heure et le dîner. Il fallait aussi nourrir tous les profs qui se
devaient d’être présents pour ce jour de pudjas
(= offrandes).
Ces derniers jours
je suis pas mal sollicité par les membres de couchsurfing. La même journée un couple brésilien devait arriver.
Ils venaient de la Chine où ils visitèrent Pékin, Xian et Chengdu. Aussitôt
arrives aussitôt parti pour découvrir les alentours. Ils font le tour du monde
programme en 11 mois. En Chine, me dirent-ils, il n’y a pas d’autre information
accessible que celle fournie, filtrée, censurée
par le gouvernement et les blogs sont inaccessibles. Aline me demanda comment
je fais pour rester dans une ville ou je n’ai aucune famille et ou la ville est
a ce point folle. Elle n’a jamais vu ça auparavant. Pour moi les vaches corses,
la cohue du métro de Londres, l’atmosphère de la Roumanie sont autant
d’expériences qui furent des préparations à la vie dans la vallée de
Kathmandou. Ajoutons aussi les restaurants Thai et Indiens de l’Angleterre qui
m’ont aidé à accepter les fortes doses d’épices et surtout de piment dans les
plats népalais… jusque dans les bonbons !
La semaine
dernière j’avais accueilli deux grecques. Deux profs, l’une originaire
d’Ithaque et l’autre travaillant pour l’ONG française Solidarité a Khartoum.
Cette dernière trouva la poussière de Kathmandou tout à fait supportable devant
le sable et la poussière de sa ville d’adoption. Cette fille à l’air dans la
lune d’une autre galaxie. Dans un resto tibétain nous étions servis par une
gamine et donc j’exprimais mon indignation. Trop jeune pour travailler mais Anna avait un tout autre point de
vue où le travail est bénéfique pour les enfants ! Il était sept heure du
soir et la gamine servait et récurait les casseroles tandis que l’une des ces
aînées restait immobile, le cul planté sur son tabouret.
Le même samedi
j’avais rendez-vous avec Chokial, un prof de tibétain qui après trois ans dans
l’enseignement désire ardemment s’installer en Europe (la France ou
l’Allemagne). Il me fit visiter son école, HIMS,
un établissement privé indien aux tarifs prohibitifs mais qui offre la
scolarité a des orphelins tibétains. D’habitude les écoles fonctionnent sur les
dons, mais lorsque nous arrivâmes devant la piscine aux dimensions olympiques
et que je lui demandais avec quel argent ils ont construit le bassin, Chokial
me répondit que les frais de scolarité suffisent à ce genre de projets. Par
contre l’usage de la piscine est exclusivement réservé aux élèves d’HIMS. Ben
oui, voyons, pourquoi partager ?
Même logique à l’école tibétaine Srongtsen où les élèves bénéficient d’un
superbe terrain de foot avec du gazon et de hautes grilles pour l’encadrer.
Le surlendemain
j’ai passé du temps à discuter avec Aava,
la nièce de 24 ans de Mrs B. qui s’occupe de la compta tout en poursuivant ses
études dans ce domaine.
Rester en face
d’elle est un délicieux supplice. C’est
d’un naturel terrible qu’elle m’annonce trop maigre et se montre fière de ses
pommettes ainsi que sans complexe pour ses poignets d’amour et dans sa foulée enjouée
Aava ajoute que je suis mignon en me pinçant une joue. Terrible je vous
dis !
Ses grands yeux
sombres vous avalent, ses menues lèvres vous charment, sa gestuelle de la tête
et des mains évoque les danses du sous-continent indien. Ce jour je fus certain
de ce détail. Elle me parla du mariage de son amie la semaine dernière, de son
sari, de son maquillage, de sa danse et de tous les regards tournés vers elle.
Elle reçut pléthore de compliments sur sa beauté. Elle en parlait comme si
c’était son premier bal. Elle dansa jusqu’au bout de la fête. Et jamais elle ne
rentra si tard chez elle : 8.30.
_ 8.30 du
matin ? demandais-je par réflexe. Vous savez avec l’anglais on utilise a.m.
et p.m. hors elle en avait omis l’usage.
Elle ne comprit
pas tout de suite, oui 8.30 dit-elle, la permission du siècle !
_ du matin ?
_ du soir !
papa est très protecteur.
Pour vous donner
un autre exemple, elle rêve d’aller à Pokhara ! Sa famille n’est pas
pauvre, elle a même décidé de déménager pour le Canada. Leur fils unique vit
aux Etats-Unis. Aava a aussi deux sœurs aînées, dont l’une est allée 6 fois à
Pokhara et Gandruk, l’un des premiers villages sur les sentiers de rando. Mais
ça sœur est mariée, elle a même une maison secondaire à Chitwan.