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les radicaux libres
8 décembre 2007

une journee pleine d'emotions

  2007 ? hommes de l'ouest vous êtes en retard. Nous, au Népal nous sommes en 2064, et le soleil nous abreuvent de ses rayons généreux 3 heures 3/4 plus tot.J'avais mis de cote mon journal de bord, un joli petit carnet fabrique en Inde, genereusement offert par Stephanie, Marie et Nawel...GB du festivart (gentils bénévoles) à la veille de mon départ. D'ailleurs merci à tous les GB, 06 decembre était leur journée internationale. Merci pour les sourires.

2580593Le 22 novembre j'ai repris contact avec le journal de bord indo-amienois, motive par une journee mouvementee et pleine d'émotion. Ce jour-ci des mon arrivée à l'école, comme un objet non-identifie manquant sur une étagère familière, comme un évênement imprevu dans une vie soumise à la routine, Mrs. Bijaya était assise avec les internes qui prenaient leur petit-dejeuner dans le refectoire. Mrs. Bijaya ne vient jamais si tot a l'ecole. Même Miss Tsultrim qui habite dans le batiment ne descend pas si tot.
Et donc la raison se cherchait, et j'optai pour une sorte de roulement des responsabilites. Mais sitot assis aux côtés de Mrs. B. qui m'accueillis avec son sourire habituel si propre a l'Asie, elle m'annonca que Miss T. se trouvait au BnB. Ce qui vous en doutez n'a rien avoir avec le bed and breakfast (ethym: casser le jeun) mais plutot avec les initiales de deux docteurs et leur clinique aux portes de Patan. La directrice de l'école était la victime d'une intoxication alimentaire, plus précisement de son appetit. La veille au soir, elle avait eu une derniere fringale avant de se coucher, ouvrit son frigo, et picora le poisson qui se trouvait dans la boite de conserve déjà ouverte. Miss T. ne finit pas la boite, et surtout elle admit plus tard qu'elle ne peut se souvenir quand elle ouvrit la boite. Prises de douleurs abdominales au mileu de la nuit se sont les pensionnaires qui ont aides à la soulever, me raconta Mrs. B, toujours souriante en soulignant le surpoids de son amie. Elle sera garder en observation une journée et une nuit, gardée sous perfusion. L'incident sema un léger émoi dans l'école. La routine se trouvait chambouler un tant soit peu. Et effectivement Mrs. B. prit le relais pour accueillir les eleves alignes devant elles, pres a repondre a ses injonctions, a son appel a la priere. Puis les éléves au pas cadence par la musique jouee par les eleves les plus ages partirent vers leur classe. Leurs professeurs mirent plus de temps que d'habitude à rejoindre leurs élèves. Puis vint rapidement le moment du déjeuner.

    Dans les courants d'air, le rhume m'a choppe et m'accabla d'un mal de tête persistent mais diffus, plus des douleurs aux ventres. La grande majorité des enfants ont toujours la morve qui pendouille au nez. Et comme tout enfant attendent qu'un adulte leur rappelle l'existence du pouchoir dans leur poche. Néanmoins tout ce petit monde prit place pour manger le Dal Bat hebdomadaire. Riz et sauce épicée aux lentilles. Les enfants redemandent du chili comme des bonbons. Yummy/ Miam-miam.

   Samitra, la cuisiniere, sonna son petit gong, l'heure de retourner dans les classes. Tandis que les enfants 2643315rejoignerent leur banc, soudainement le visage de Mrs. Bijaya se decomposa, et lancant une bribe de mots vers Miss Pema, une institutrice en sciences, elle courut vers le premier etage. Miss Pema pas plus que moi ne comprirent ce qui se passait. Tentant une fois de plus de chercher une raison j'optai cette fois pour l'intrusion d'un rat ou d'un chien tandis que nous montions à l'étage (peu imaginatif pense-je en ecrivant ceci, me rappelant une patiente de l'hopital psychiatrique voisin passant la barriere de l'ecole maternelle pour dérober nos seaux en plastique).

   La cause de l'agitation générale restait invisible, cache par le groupe d'enfant que Mrs B. tentait de diffuser vers les classes puis, du groupe, émergerent deux autres institutrices portant un enfant fige dans sa crise. Le regard perdu, la tete sans force, les bras crispes, les jambes ballantes. Tashi, l'enfant, fut amene aux bureaux des professeurs. Personne ne savait quoi faire. Il se disait que l'enfant avait été pousse. Une PLS n'était pas possible, de sa position allongee on le fit s'assoir en le tenant et il vomit, trop faible pour echapper aux consequences de la gravite. A mesure que ses membres se detendaient, seulement alors, Mrs B. me fit comprendre que le petit Tashi a des problemes avec le cote droit de son corps. Pas de force dans sa main, il peut marcher, mais doucement, et le tonus de son bras et faible, son oeil droit aussi, parfois, perd de sa vitalite. Et c'est la deuxieme fois que ce genre d'incident se passe. La premiere fois les parents etaient arrives en furie, prets a arracher les cheveux de l'enfant qu'ils croyaient etre responsables de la chute de leur fils. Donc on on preferair attendre la venue de la famille, craignant les parents tempetueux injoignables au téléphone. "on appelle une ambulance" roposais-je.

union_n_pal

  On me fit comprendre l'absurdite de la proposition. Néanmoins une clinique n'était pas si loin. L'enfant pouvait désormais s'assoir sans support et tirait devant lui son bras droit avec l'aide du gauche. Visiblement il avait l'habitude. 20 minutes plus tard une tante arriva pour déplorer le malheur de Tashi et prevenir que la mère etait sur le chemin... 10 minutes plus tard, elle arriva. Elle ne voudra pas admettre qu'un tel incident se produisit chez elle, mais dans le meme temps elle sortait de son sac des traitements tibetains benis par un Rinpoche. Je penchais pour une crise d'epilepsie sans en etre sur, tout du moins quelque chose dans ce gout.

Ce que je notais aussi, c'etait la chevelure fraichement lavee et sechee de la mere, sauf la pointe de ses cheveux qui gouttaient encore. De quoi explique son retard par rapport a la tante...
La petite famille partit, Tashi sur le dos de sa tante, vers le monastere pour sur, et peut-etre ensuite vers la clinique... pas certain du tout. La famille est pauvre et il n'y a pas de securite sociale au Népal.

     Ce fut a la fin d'une telle journee a l'ecole que Mrs Bijaya me raconta l'histoire avec sa fille adoptive qui la remplit de larme, mais trop fiere pour les laisser couler. Elle me raconta aussi l'histoire de sa vie. Les mots chassaient le sourire qui revenait avec panache apres chaque attaque. Le rictus, position naturel du visage de l'Asie.

     Ce qui fit me rappeller une americaine à la reading room, qui m'avait marquee en me parlant de sa vie incroyable, cuisiniere, nonne, puis autres choses encore. Elle m'annoncait, du haut de son experience de 40 ans au Népal, que le nepalais n'est plus si heureux qu'il le fut... et alors je me disais qu'elle comparait avec son propre etat d'etre, si malheureuse elle paraissait, abattue par le fatalisme alors qu'heureuse elle était arrivée au Népal dans sa jeunesse.

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Commentaires
F
Bonjour Guillaume, j'apprécie, avec Odile ton récit. J'espère que que tu passeras, avec toutes les personnes de bonne volonté que tu rencontres et rencontreras, d'excellentes fêtes de fin d'année. Tu peux adresser des email à l'adresse ci-dessus. Je t'embrasse.
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