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les radicaux libres
18 janvier 2008

La rue des hommes

Si il y a un sujet difficile à traiter dans ce coin du monde ce n’est pas la philosophie bouddhiste. Non, il s’agirait plutôt  des tentacules de la rue, son visage humain, beau et disgracieux.

Les chiens errants, ici, mènent une simple vie en parallèle des hommes. Les chiens fouillent les poubelles. Ils font respecter leur hiérarchie canine mais sont pacifiques avec l’homme et les enfants en général leur montrent de l’affection. Ils aiment le Kukur sale et bouffé par la gale, qui, la nuit, se tient chaud comme il peut, parfois heureux d’une petite aumône humaine. Non, le sujet des chiens est lui aussi aise.

En prime abord, je veux parler de la rue et de ses hommes.

Avant qu’il ne parte, d’innocentes personnes prévinrent le voyageurs : « Pourquoi partir ? Là-bas ils sont pauvres ! » ou bien « c’est dangereux, la misère est partout !». Chez nous la misère se cache que s’en est une expression : Cache cette misère. Elle est cachée  en effet et les medias parfois la découvre un soir d’hiver ou camp laissé  a découvert.

Pour des raisons sentimentales j’ai choisi d’ignorer la requête des mendiants. Choisir d’aider l’un plutôt qu’un autre ? Aider est-ce donner de l’argent ?

Tous les jours je marche les mêmes rues. Arriva un jour où j’observai le fond de nombre de boutiques. Il consiste d’un rideau que la nuit et ses lumières transpercent. Derrière se devine une salle de vie composée à la fois d’une cuisine, d’un salon et d’une chambre à coucher. En effet certains rideaux peu pudiques suggèrent l’existence d’une seule pièce, la seconde étant l’échoppe souvent de même dimension. Ces bâtiments de fortunes, pour la plupart des boucheries et des épiceries, n’ont guère de porte. D’où la vie très matinale dans les rues de Bouddha et les petits feux de-ci de-la nourrit de quelques bouts de cartons qui réchauffent quatre népalais transis.

La seconde vision fut le visage attirant d’une grand-mère assise dans un coin de rue. Enfants, nous avions l’habitude de croiser les patients de l’H.P. voisin (hôpital psychiatrique). J’ai développé à leur égard une certaine sympathie, aide par le cœur de ma mère. Cette grand-mère a eu le visage ronge par un démon, en grande partie effacé mais néanmoins d’une lumière interpellante, j’y trouvai une certaine beauté. Un peu comme un journaliste remarqua la somptueuse, mais inhabituelle, vue de la chaîne des Himalaya pour trois jours constitutifs. C’était les 15, 26 et 17 novembre, une directe conséquence du cyclone Sidr qui balaya le Bangladesh (les photos publiées par Himal magazine ce mois-ci a ce sujet retranscrivent parfaitement ma pensée).

La difformité peut-être considérée comme une plaie mais l’handicap  en ce pays une malédiction si l’on est pas ne dans une famille riche. Si ce mois-ci le gouvernement intérimaire a annoncé  la création d’une protection sociale, les espoirs de voir cette promesse retranscrite dans la réalité sont maigres. En attendant, l’handicapé n’a d’autre choix que de mendier en exposant son corps. A quatre pattes ou étalé sur un tapis présentant une main a demie dérobée par la lèpre. Et les parents exposent leur bambin difforme dans un panier.

Ailleurs et partout, un dormeur parfois surprend la vue.  Il est au milieu de la rue ou sur un rebord de vitrine, seul ou en groupe. En ce lieu, en plein jour, au milieu de la cacophonie des incessants klaxons ils dorment, prouvant à quel point sommeil et mort sont proches parents. Le dormeur laisse toujours une dose d’incertitude dans le recoin des pensées car parfois la mort frappe le népalais, drogue ou conduite imprudente.

Le Népal est stigmatisé par l’importance des castes, ficelées en un réseau plus complexe encore que l’Inde elle-même. Outre les mendiants, des hommes, des femmes et des enfants, un sac en toile de jute à la main, donnent des visites régulières aux poubelles, des tas le plus souvent amassés dans un coin, plutôt qu’enfermés dans un contenant. En pleins jours ils cherchent le peu de valeurs restantes dans les immondices,  plongent leurs mains vers un quelconque butin. 3 roupies népalaises offrent une banane, l’ordure peut valoir une chandelle !

Du Tiers Monde et hindu est trop à la fois pour un seul pays. Les maoïstes sont entrés au gouvernement en demandant plus d’équités mais ne succomberont-ils pas aux eclats des sièges dorés du parlement ? Les élections s’organiseront-elles en mars ou avril ? On ne sait toujours pas, elles avaient été prévues le 22 novembre 2007 mais les maoïstes ont empêchés que cela se produise. Avec l’intervention de l’ONU ils sont sortis le mois dernier de la jungle, mais deja la future democratie est pleine de desillusion.

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