les droits de l'homme en priorite

Il y a deux semaines j'etais alle au centre bouddhiste a Jorpati ou la communaute tibetaine de Kathmandou se relaie pour prier a la memoire de leurs compatriotes morts durant ce mois et demi de conflit entre eux et les autorites chinoises.
J'y avais avait rencontre Sangay, un peu trop porte sur le Chang (biere de riz) mais au grand coeur, et aussi Yangzen et Dondhup deux demoiselles qui s'etaient faites embarquer au poste 5 fois.

Aujourd'hui apres la sceance de sport, Miss Phela me dis que qu'il y a manif devant l'ambassade chinoise et qu'un bus est prevu a 10h. Ce meme jour, la vraie flamme olympique parcourt Dehli (mais cela fait trois jours de suites que les manifestations s'enchainent). Me voila donc partis avec un nouvel ami, Tinley qui est arrive il y a deux ans au Nepal ou il vit dans un monastere sponsorise par Sol'Himal. Le bus nous depose vers des petites allees aux arrieres de la rue ou se situe l'ambassade. A peine arrive, le groupe de 56 jeunes tibetains incluant 5 moines dont des femmes, tentent de ne pas se faire reperer mais je vois un flic nepalais qui court avec son baton de bambou a notre rencontre, ainsi que quelques uns des ses camarades. La course poursuite est lance. les allees sont assez etroites pour ralentir les camps. nous arrivons dans un jardin et hop tout le monde dans une maison tibetaine. On se cache et tout ca. Un flic osera entrer dans la propriete mais il n'y verra que  ma personne et donc il s'en va.
Toujours en retrait dans ses allees le plan est d'attire les journalistes la ou le groupe de tibetain sortira. Un journaliste de Reuters, un autre d'une agence hollandaise, et d'autres encore qui representent Radio Free Asia. Apres le dejeuner de tout ce petit monde, la police nepalaise a oublie notre presence dans les ruelles, vers l'ambassade il n'y a qu'un vehicule mais contenant que 5 ou 6 policiers.

Kalsiang est celui qui portera la flamme olympique en carton, sur lui est ecrit les droits de l'homme d'abord, les jeux olympiques ensuite. Il est un jeune homme energique. Il comprend parfaitement que c'est le gouvernement chinois qu'il faut cibler et non la globalite du peuple qui gouverne d'une main de fer.
Le plan est simple donne des images aux medias. Courir vers l'ambassade, forcer un peu le passage puis s'assoir regroupe, tout le monde se serrant les coudes.
Ces derniers jours les flics n'utilisent plus les batons. Ils pincent, ils tirent,  ils donnent des claques parfois. Ils aiment aussi a ploter les nanas et tentent de piquer les portables et les montres. Dans les forces de l'ordre il y a des brigades feminines et des fois, ces femmes sont sollicitees lorsqu'il s'agit de tracter une manifestante vers le camion... mais pas tout le temps. En tout ca sur leurs visages certaines ne semblaient pas apprecier cette partie du boulot.

Et nous voila courant. Les flics ne demandent pas les cartes de presse, et donc ma couleur de peau et l'appareil photo suffisent. Par contre, plus tard le general demandera la carte de presse des photographes qui ont une tete de tibetain...
Les flics sont longs a la detente, Kalsiang a le temps de poser tandis que deux a trois policiers le tirent par derriere et devant trois photographes prennent leurs cliches. Les forces de l'ordre sont obligees de courrir et de nous passer devant. Ainsi on gagne des metres vers l'ambassade, bien sur elle sera toujours trop loin.
Et le groupe s'assoid. La police a pour ordre de mettre dans les camions et d'emmener tout le monde en garde a vue. il lui faudra prendre les tibetains un par un, les tirer, les pousser, les soulever a quatre, chacun tenant un membre.
Au meme moment un second groupe de tibetains arrive. Ils sont une soixantaine et avec la meme strategie. Ce qui fait durer le manege. Tout ce temps ils crient, ils hurlent, certains pleureront ressentant le poids d'une injustice au poids internationale.
Liberz le Tibet ! ONU, on veut Justice... S'ils ne sont pas tenus les tibetains sautent du camion. sinon ils crient de tout leur coeur.
Pour la police, plus nombreuse que les protestataires, ca semble desormais une routine irritante.
Quand  finit, que tous ces jeunes et moins qui furent a mes cotes sont partis vers le poste, je met en marche et a deux pas de la, je passe a cote de la commission d'enquetes a l'encontre de l'abus d'autorite...